Histoire d’une réussite:
Loïck Peyron a gagné le 10 novembre la 10ème
édition de la Route du Rhum avec le maxi trimaran Banque Populaire VII, en 7 jours 15 heures et 08 minutes améliorant du même
coup de 2 heures le record de l'épreuve en 2006 par Lionel Lemonchois (7 j 17 h
et 19 min)
Dès le départ de Saint-Malo à 20h00 le 2 novembre, il avait pris la tête de la flotte de 91 concurrents pour ne plus la lâcher. Mais pour lui, "le record est anecdotique. C'est la cerise sur le bateau". Retour sur l’essentiel…
Dès le départ de Saint-Malo à 20h00 le 2 novembre, il avait pris la tête de la flotte de 91 concurrents pour ne plus la lâcher. Mais pour lui, "le record est anecdotique. C'est la cerise sur le bateau". Retour sur l’essentiel…
Clé 1: Réagir, adhérer et s’adapter
“Seuls ceux qui sont suffisamment fous pour penser qu’ils peuvent
changer le monde y arrivent.” Steve Jobs
La performance « last
minut » de Peyron laisse pantois, alors qu'il avait pris en mains son bateau seulement
deux mois et demi avant le départ, remplaçant presqu’à la volée le skipper
désigné, Armel Le Cléac'h, obligé de renoncer en raison d'une blessure au
poignet droit. Peyron, 55 ans ce 1er décembre, devait à l’origine
participer au «Rhum» 2014 avec un petit trimaran d’une douzaine de mètres de
long, semblable à celui avec lequel le Canadien Mike Birch avait gagné la
première édition de la course en 1978. « J’avais envie de vivre la course dans les conditions d’autrefois, sans
électronique et avec une carte papier, afin d'honorer les pionniers. Je
m’apprêtais à partir à bord de mon petit Happy, un bateau qui avait permis à
Birch de remporter la première Route du Rhum, lorsque Banque Populaire m’a
téléphoné pour me proposer de remplacer Armel. » Il refuse dans un premier temps la
proposition, puis accepte rapidement de relever le défi, prêt à mettre en œuvre
un plan drastique pour gagner. « Ce
projet est le plus dingue que j’ai accepté !»
Clé 2: Connaître son cap, se fixer des objectifs et se concentrer sur le
résultat
«
Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » Sénèque
Lorsque
l’on demande à Peyron « Vous a-t-on fixé un objectif ? », il
répond : « Je n’en
ai pas besoin, je ne suis pas là pour faire de la croisière. ». Le
capitaine, à l’instar de tous les grands explorateurs, connait son cap et se
fixent lui-même ses objectifs pour l’atteindre.
« J'ai toujours été un peu fébrile la veille de
mes transats, et cette fois, tout en connaissant parfaitement les conditions
qui nous attendaient, j'étais très confiant dans le dessin stratégique, dans la
vision de ce que j'allais faire. Tout était écrit avec précision. J'avais la
force tranquille, et c'était très agréable, sans velléité de partir comme un
fou, simplement concentré sur le résultat. »
Clé 3: Identifier
les risques et se préparer
« Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu'il va changer,
le réaliste ajuste ses voiles. » William Arthur Ward
Les secrets d'une telle réussite résident dans un savant cocktail de
pragmatisme et de professionnalisme technique, à travers une préparation
intelligente d'outils prêts à l'exploit, et de protocoles aboutis dans
l'interaction des compétences humaines. En deçà du plan stratégique, le vaillant quinquagénaire se
met en condition physique : « J’ai
ressorti mon magnifique vélo collector du grenier ! Je hais le sport mais je
m’y suis remis, déguisé en smarties sur les routes de Bretagne »
Clé 4: Repérer les acteurs-clés ;
favoriser les échanges et la transmission au sein de l’équipe
"Si tu veux construire un bateau, ne
rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer
chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un
bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la
mer." Antoine de Saint-Exupéry
Dans un
esprit d’équipe, le challenge se prépare, conjuguant la force, l’expérience et
les talents de chacun, au service de la réussite commune. C’est ainsi que, maîtrisant parfaitement le
Maxi Solo Banque Populaire VII, Armel Le Cléac'h, aux côtés de Ronan
Lucas , directeur sportif de l'équipe Banque Populaire, et de Marcel van
Triest, navigateur de talent, accompagne Loïck Peyron dans sa préparation ainsi que dans la cellule de
routage, pour lui livrer toute son expérience acquise au cours des 4
transatlantiques et 2 records effectués à bord de ce trimaran géant. "La
collaboration avec Armel et Marcel était vraiment efficace. Ils m'ont chouchouté,
pour que je n'oublie rien. C'était sympa… On a fait un joli boulot, très
propre, bien déroulé. Je suis heureux de voir tous les sourires de
l'équipe ; une victoire en
solitaire ne peut pas se faire sans une belle équipe", a reconnu
Loïck Peyron à son arrivée.
Clé 5: S’appuyer sur nos points forts et notre expérience
« La
connaissance est une navigation dans un océan d'incertitudes à travers des
archipels de certitudes. » Edgar Morin
Aucun modèle de bateau à voile n’échappe à ce marin hors pair, et au fil des années, Peyron se forge un palmarès formidable dans les courses transocéaniques. Il remporte notamment trois fois la Transat solitaire Anglaise, participe à quatre tours du monde, traverse 48 fois l’Atlantique, dont 17 en solitaire.
Aucun modèle de bateau à voile n’échappe à ce marin hors pair, et au fil des années, Peyron se forge un palmarès formidable dans les courses transocéaniques. Il remporte notamment trois fois la Transat solitaire Anglaise, participe à quatre tours du monde, traverse 48 fois l’Atlantique, dont 17 en solitaire.
« Douter
est un début de confiance. Il faut être en situation de doute permanent. La
certitude, c'est le début des ennuis. Mais j'avais une totale confiance en ce
bateau et en mes possibilités, ainsi que dans ma capacité à gérer et à être en
phase avec lui… »
Clé 6: Surmonter les épreuves
"On ne renonce pas à sauver le navire dans la
tempête parce qu'on ne saurait empêcher le vent de souffler. " Thomas More
Ça n'est jamais cité dans son palmarès,
et pourtant, Loïck a déjà gagné la Route du Rhum en 1986. Jeune et fringuant,
il démate dès le départ dans la baie de Saint Malo. « Je suis reparti 3 jours plus tard, à l’attaque avec le défi de me dire
que vingt jours plus tard, je serai devant tel et tel bateau. » Malgré
son nouveau départ 3 jours après les autres, il maintient sa détermination,
rattrape tout le monde et remporte la victoire dans sa catégorie des 50 pieds,
franchissant la ligne d’arrivée en 5ème position, toutes catégories
confondues.
Clé 7: Et last but not least : donner DU SENS à l’aventure !
« Votre raison et votre passion sont le
gouvernail et les voiles de votre âme navigante. »
Khalil Gibran
Khalil Gibran
Le plus beau moteur de nos métiers, reste le sens qu’on donne
à nos actions quotidiennes, portés par une vision, une mission partagée. « On a ce luxe incroyable de pouvoir
choisir nos souffrances, alors pourquoi s’en plaindre ? On vit parfois des
moments hallucinants, des nuits à la barre à la limite du chavirage. Ces
moments on les oublie, sinon on n’y retournerait pas. Je me suis juré 1000 fois
par transat de ne pas refaire ça et ça fait 40 ans que ça dure. »
Je finirai
cette belle histoire de réussite en souhaitant à chacun de vous pour vos
expéditions, vos traversées, vos explorations, vos découvertes : BON VENT
et à bientôt !
Dans un esprit collaboratif d’anticipation et
d’implication, pensez à préparer et accompagner vos équipes au changement, par
la FORMATION et le COACHING :
"Face
au monde qui bouge, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement
!" Francis Blanche
* citations de Peyron extraites entre autres de l’interview RTL 2 novembre 2014 :